« Hé man, tu vois la petite nouvelle là-bas? » Jules tourna la tête en direction de la dite fille. Il la fixa, l'observant de haut en bas. Elle ne semblait pas avoir remarqué que les deux garçons la dévisageaient depuis quelques instants déjà. Elle avait une cascade de cheveux blonds qui lui retombait à mi-chemin entre le bas du dos et les épaules, un visage fin, légèrement allongé et ovale, des yeux en amandes d'une couleur que Jules estimait assez claire de loin ainsi qu'un sourire radieux dessiné sur les lèvres. Elle était belle. Carrément même. Les lèvres du jeune homme se fendirent en un léger sourire en coin. « Cap de la pécho? » Continua l'ami du brun sur un ton de plus en plus joueur. Jules avait toujours aimé les jeux. Il lança un court regard à son ami, ses yeux étaient remplis de malice. Il se leva, et s'approcha du banc où était posée la jeune femme. Elle devait avoir son âge, environ, et était encore plus belle de près. Elle révisait des cours, et Jules déplaça légèrement son sac pour s'assoir à côté d'elle. Elle le regarda bizarrement, visiblement étonnée, surprise, puis repris sa lecture et sembla oublier la présence du jeune homme. Il se racla la gorge. « Salut, moi c'est Jules, et toi? » Demanda-t-il d'une voix charmeuse mais décontractée, sûr de lui. La jolie blonde tourna la tête et lui adressa un léger sourire. « Brune, enchantée. » Brune. Quel joli prénom. Quelle jolie voix, aussi. Il esquissa un sourire charmant, qui faisait fondre chaque fille, habituellement. Habituellement. Elle replongea dans ses révisions. « Sinon, ça te dit qu'on se fasse une petite sortie tous les deux, genre.. ce soir? » Demanda-t-il sur le même ton, accentuant ses paroles de quelques gestes. Il plissa le front et arqua un sourcil, comme il savait si bien le faire, et qui donnait toujours le même effet que son sourire ravageur. Presque toujours. Étrangement, Brune lâcha un léger rire. Un magnifique rire, qui sonnait comme une vraie symphonie aux oreilles de Jules. Elle referma son manuel et commença à ranger soigneusement ses affaires dans son sac en bandoulière. Elle se leva et s'éloigna, laissant Jules en plant, seul sur le banc. Il imaginait déjà son ami derrière lui, mort de rire. Il se tapait la honte nationale à cause de cette blonde. « Hé, tu m'as pas répondu! » S'exclama-t-il en écartant les bras. « Toi mec, t'as vraiment rien compris à la vie! » Répliqua-t-elle d'une voix amusée, teintée d'une pointe de moquerie, en tournant légèrement la tête, affichant ainsi au jeune homme son profil. Un magnifique profil. Elle s'éloigna de sa démarche sautillante, et Jules pouvait encore entendre son rire mélodieux raisonner dans sa tête.