Comme chaque week-end, je m'étais levée de bonnes heures, faisant doucement afin de ne pas réveiller Jonah. Tenue de sport déjà préparée la veille au soir dans la salle de bain, j'enfilais les survêtements après avoir fais mon petit rituel du matin, c'est-à--dire: préparer mon café, m'étirer en même temps, aller devant la porte, prendre mon petit déjeuné, aller sur facebook, débarrasser le tout.
Comme chaque week-end, j'avais un tas de choses de prévues, la plupart du temps que je n'avais pas envie de faire sauf faire les courses. Non, je ne suis pas sadomasochiste, disons que j'aime bien acheté ce qui me plait et qui peut plaire à Jonah. C'est toujours mieux d'avoir dans ses placards et dans son réfrigérateur des choses qui nous plaise que le contraire. M'enfin bon, j'avais encore pas mal de cahier à corriger... Les enfants, c'est vraiment adorable, je les aime chacun énormément, ces p'tits bout'd'chou m'embaume de douceur et d'innocence et j'adore cet effet qu'ils ont sur moi mais, quand je vois les fautes qu'ils font dans leur devoir, j'ai des envies de me taper la tête contre les murs.
Je n'avais pas envie d'aller courir seul ce matin. Jonah et moi avions arrêté depuis longtemps de courir ensemble. Sans vouloir me vanter, je suis beaucoup plus endurante même si mon rythme est légèrement en-dessous du sien mais j'y suis presque. Je peux courir facilement deux heurs tandis qu'au bout de trente minutes monsieur est fatigué. Ça a peut-être changé avec le temps mais je l'ai connu comme ça. Un peu sportif de mes deux.
Donc je disais, il fallait que je me trouve quelqu'un avec qui courir. D'habitude mon Ipod me va très bien mais j'ai un peu le bourdon en ce moment, je me sens seule. Jonah travaille beaucoup en ce moment, tellement qui lui arrive de ne pas rentrer le soir, me laissant seule avec le repas que je préfère à chaque fois pour rien.
Une idée me vint. Si j'emmenais Kaliyaàh ? Cette femme s'est certainement l'une des personnes que j'affectionne le plus dans cette ville. Son histoire me touche beaucoup: c'est une personne dont le rêve s'est brisé brutalement, je pense qu'il ne peut rien arriver de pire dans la vie. A quoi bon vivre si l'on n'a plus de rêve et donc plus d'espoir ? Je l'aide à remonter la pente, la soutenant aussi bien studieusement que moralement. Je la soupçonne de boire un peu plus qu'il ne faut, de l'alcool je sous-entend. Et donc, un bon jogging, c'est le mieux pour perdre toutes ces toxines.
J'arrivais donc chez elle, en tenue de sport, sonnant deux fois à la porte du fait qu'elle ne répondait pas. La brunette devait certainement dormir à huit heures du matin. Elle ouvrit la porte et me demanda si l'on devait se voir aujourd'hui. Comme à mon habitude, je me montrais motivée et dynamique en lui proposant de m'accompagner:
« Salut ! Non mais, je voulais que tu viennes avec moi courir. Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt Kali ! Hop, habilles-toi et brosses-toi surtout les dents, je peux presque deviner à l'odeur ce que tu as bu la veille ou tu commences déjà le matin ? Quoiqu'il en soit, dans dix minutes, devant ta porte. »
Bon proposition c'est le mauvais terme, là c'était plutôt une obligation, un ordre. Ça ne pouvait lui faire que du bien un peu de sport.